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Les huiles.. essentielles ?


Une huile essentielle (HE) agit sur le corps mais aussi sur le mental, elle favorise le calme, la détente, l’ouverture. C’est une substance aromatique volatile obtenue par distillation, dans un alambic qui permet de séparer l’huile essentielle de l’eau florale (hydrolat). Toutes les parties de la plante peuvent être distillées, écorce, racine, fruit, etc. L’intérêt des huiles essentielle est là, on utilise la plante entière et l’ensemble de ses propriétés et non une seule de ses molécules.

Pour être de bonne qualité, une huile doit être 100% naturelle, issue d’une production biologique et pure. Le chémotype (CT) correspond à son principe actif principal et il existe des sous-espèces (SSP). Attention, un flacon d’HE doit toujours présenter le nom commun, l’espèce botanique (en latin), la partie de la plante distillée, le CT, le pays d’origine, le n° de lot et la date de péremption et enfin son volume. Elles doivent aussi porter la mention HECT ou HEBBD.

Selon les molécules qu’elles contiennent, les HE peuvent être antibactériennes, antiparasitaires (parasites intestinaux ou cutanés). En action digestive, elles ont notamment l’intérêt de ne pas détruire la flore intestinale, elles la préservent. On peut donc les administrer en même temps que des probiotiques par exemple (ce qui n’est pas le cas des antibiotiques). Elles ont aussi des actions antifongiques (champignons, mycoses), antivirales, anti-inflammatoires, immunostimulantes, anti-fermentaires (ballonnements), mucolytiques (liquéfaction des mucosités respiratoires), lipolytiques (lyse des graisses), cicatrisantes, anti-spasmodiques, stimulantes pour la vésicule biliaire, le foie, les reins, les intestins (émonctoires) donc drainantes et détoxifiantes. Enfin, elles peuvent favoriser la circulation sanguine ou lymphatique ou agir sur le système nerveux.

En gros, elles peuvent tout faire en traitement curatif ou en traitement préventif, voire en traitement de fond. Seules les HE peuvent travailler en synergie et permettent d’associer autant de propriétés à la fois. On peut mélanger la quasi totalité des HE, il n’y a pas d’interactions négatives entre elles. Au contraire, un mélange permet d’augmenter les effets. Avec 10 à 15 HE, on peut quasiment bénéficier de toutes leurs propriétés !

Par contre, ce sont des substances actives, puissantes pour certaines ou toxiques. Elles associent plusieurs propriétés donc doivent vraiment être utilisées avec précautions et de façon raisonnée et ciblée. Déjà, elles ne doivent jamais être injectées (ça va mieux en le disant !) et ne jamais être utilisées pures au niveau des muqueuses (yeux, naseaux, oreilles, génital, etc.) mais diluée. Par exemple, il ne faut jamais les utiliser directement dans le conduit auditif mais plutôt en friction derrière les oreilles.

Attention aussi aux juments gestantes, certaines huiles sont abortives (cétones, par exemple l’huile essentielle de menthe poivrée) ou neurotoxiques (les cétones aussi). Il faut aussi éviter de les utiliser pour des animaux qui présentent un terrain allergique (par ex., la lavande, la cannelle et la menthe poivrée sont allergisantes). Certaines HE sont photo-sensibilisantes, notamment celles qui sont issues de citrus (tout ce qui contient des coumarine). Paradoxalement, il faut éviter la citronnelle en été ! En règle générale, il faut toujours faire un test préalable d’application cutanée dans un endroit dépourvu de poil 12 heures avant l’utilisation.

Certaines HE sont ‘hormones like’, elles ont des propriétés et des effets identiques à certaines hormones, ce qui rend aussi leur utilisation délicate en cas de maladie endocrinienne.

Les HE riches en phénol ou aldéhydes aromatiques sont dermocaustiques, donc irritantes pour la peau, elles doivent être utilisées diluées pour une application cutanée. Certaines sont toxiques pour les reins (monoterpène) ou pour le foie (notamment les phénols) sur une utilisation prolongée. Il ne faut donc pas dépasser quelques jours d’utilisation.

Globalement, elles se conservent bien ; jusqu’à plusieurs années mais en flacon opaque (pas de lumière), très bien fermé (elles sont volatiles), à température ambiante (<40°C) et dans une armoire hors de portée des enfants. Tout dépend de leur viscosité et des substances actives qu’elles contiennent.

En général, on les utilise diluées dans des huiles végétales (millepertuis, amande douce, calophyllum, calendula, huile de pépin de raisin, macadamia, olive, sésame, noix ou une huile plus basique) mais dans ce cas, la dilution doit être conservée au réfrigérateur pour éviter l’oxydation et la dénaturation des molécules. Pour une huile diulée, il ne faut pas dépasser 6 mois de conservation. On peut aussi les diluer dans du lait ou un solubilisant (solubol par ex.).

En administration, la voie cutanée devra toujours être privilégiée, les autres voies pourront être utilisées en complément. D’autant plus que le massage ajoute un effet relaxant aux propriétés de l’HE. On boostera notamment l’utilisation d’HE relaxante avec le massage (détente musculaire et nerveuse et effet drainant). Pour un problème localisé (rein, vessie, estomac, etc.), les HE peuvent aussi être utilisée par voie cutanée en massage en regard de l’organe ou des muscles atteints. Elles ont aussi un effet sur les organes subtiles : les chakras.

Une HE pénètre très vite dans la peau donc la voie cutanée aura une action très rapide, intéressante en infectieux. Pour un mode d’action plus progressif, on augmentera la dilution dans une huile végétale. La voie orale (dans l’eau ou l’aliment, sur un bout de pain, sucre ou autre) sera privilégié en action curative et globale, d’autant plus quand les muqueuses internes et en particulier digestives sont atteintes. Cette voie d’administration peut donc avoir de l’intérêt pour les spasmes intestinaux. Par contre, la voie orale comporte des inconvénient, notamment de risque de toxicité au niveau du foie, du rein ou des muqueuses digestives ou un risque de dénaturation au niveau de l’estomac (présence de sucs gastriques). La voie aérienne (en inhalation) peut être intéressante avec les animaux, en diffusion dans une écurie par exemple pour favoriser le bien-être ou faire de la prévention saisonnière (avant les épidémies de grippes, parasitaires ou autre).

On peut aussi mettre une goutte dans la paume de la main et faire respirer l’HE directement au cheval. L’inhalation permet d’agir sur le système nerveux, donc de détendre ou de stimuler. Par contre, elles sera moins efficace que le massage. La voie rectale ou vaginale peut aussi avoir un intérêt en utilisant des suppositoires. Ils est possible de préparer des suppositoires (il existe des moules en silicone) avec une base de beurre de karité ou de beurre de caco et de les conserver plusieurs mois au réfrigérateur. Cette voie permet de court-circuiter la voie digestive, elle est intéressante en infectiologie. Par contre, elle aura peu d’effet sur le système nerveux. La voie vaginale peut aider à lutter ou à prévenir les infections.

Le dosage et la dilution sont très importants ! La dilution est à adapter en fonction du trouble que l’on veut traiter, de sa chronicité, de l’état de l’animal, etc.. Pour agir sur un trouble passager du système nerveux (coup de stress par exemple), la voie cutanée est appropriée diluée à 5%. Idem pour un problème circulatoire ou lymphatique passager mais diluées à 7%. Pour tout ce qui est musculo-tendineux et articulaire, une dilution à 10% peut convenir. Par contre, on peut passer à 15% pour les chevaux de sport ou de compétition. Certaines HE sans contre indications peuvent être utilisées pures. Et finalement, quand on ne sait pas, il faut privilégier une dilution à 50% !

Le dosage est aussi à ajuster en fonction du type d’infections. Pour une infection virale, on privilégie une dose élevée à intervalle rapproché sur une courte période (quelques jours). Pour les parasites (digestifs, cutanés), on privilégie une forte dose sur une longue période (quelques semaines), pour les champignons (mycoses), une petite dose sur une très longue période (jusqu’à plusieurs mois !) peut convenir. Pour des infections bactériennes (ORL, intestinales, ), les doses sont à adapter en fonction de l’importance du trouble et de sa chronicité.

Lors d’une utilisation pour un traitement de fond (système nerveux, circulatoire, dépression), il faut privilégier les fenêtres thérapeutiques, c’est à dire utiliser 5 jours, faire une pause de 2 jours par exemple pour éviter que se développe une sensibilité (allergisation) et permettre au foie de ‘digérer’ ces substances actives.

Sur une douleur, il peut être intéressant de potentialiser l’HE avec une huile adaptée (ex : calendula) pour renforcer son action par synergie.

Attention aussi aux effets-doses ! Certaines huiles utilisées à trop fortes doses, trop longtemps sur un animal épuisé peut produire l’effet inverse de celui qui est attendu.

Les principales molécules que contiennent les huiles essentielles ont chacune des propriétés différentes : Les phénols aussi appelés les ‘commandos d’attaque’ sont des anti-infectieux puissants (parasites, bactéries, virus.. ) et immunostimulant. Mais ils sont dermocaustiques, abortifs et hépatotoxiques ! Ils doivent toujours être dilués à 20% et ne doivent pas être administrés plus de 10 jours. Les alcools terpéniques ou monoterpénols sont à utiliser en relai d’un phénol ou pour une utilisation plus long terme et fonctionnent bien en aérien ou en massage. Les sesquiterpénols sont des modulateurs du système immunitaire, décongestionnant veineux et lymphatiques. Les aldéhydes aromatiques sont aussi puissants que les phénols mais encore plus dermocaustiques. Par exemple, la cannelle est très puissante en antibactérien et parasitaire, mais ne doit jamais être utilisée en première intention et jamais pure sur la peau. Les aldéhydes terpéniques sont anti-inflammatoires, calmants, antalgiques, hypotenseurs, etc.. On les utilise pour leur côté antalgique, anti-infectieux. Elles sont aussi dermocaustiques donc à utiliser diluées. Les cétones terpéniques sont neurotoxiques et abortives, elles sont donc contre indiquées chez les juments gestantes ou les chevaux sensibles. Par contre, ce sont ces molécules qui vont avoir un effet sur le système nerveux. Donc à faible dose, elles sont calmantes mais toxiques en quantité élevée. Les oxydes terpéniques sont les HE de l’hiver ! Par exemple le ravintsara, il sait tout faire ! Il n’a pas non plus de contre indication donc peut être pris par voie orale. Il harmonise aussi le système nerveux. Les phénols méthyl-éthers sont principalement utilisés en antispasmodiques (spasmes intestinaux, nerveux, douleurs ovariennes). Ils sont aussi antiallergiques. C’est par exemple le cas du basilique tropical. Les esters terpéniques sont principalement antispasmodiques, calmants et antalgiques. Ils ‘refroidissent’ (par exemple en cas de ‘chaleur’ sur un membre. Les terpènes ou monoterpènes sont ‘cortisone like’ et nephrotoxiques. Ils sont donc contre indiqué pour les maladies hormono-dépendantes et doivent être utilisés sur une période courte. Ils sont principalement lymphotonique (réveille le système lymphatique). Les sesquiterpènes sont anti-inflammatoires, anti-allergiques et décongestionnants veineux et lymphatique. Les lactones sont très chers, elles ont principalement une action mucolytique et seront à utiliser chez les animaux les plus sensibles. Les coumarine sont sédatifs et anticoagulants. Ils stimulent le foie (en cas d’insuffisance hépatique) et ont une action anticonvulsive. Par contre, elles sont photo-sensibilisantes. Enfin, les phtalides agissent sur les émonctoires (foie, rein et intestins). Ils seront administrés oralement.

Quelques exemples d’utilisation

  • En cas de stress, d’irritabilité, de nervosité : la camomille noble, le basilic ou la lavande vraie possèdent des propriétés calmantes et apaisantes.

  • En cas de coups (hématomes) : le laurier noble ou l’hélichryse.

  • En cas de brûlures ou de petites plaies : la lavande vraie est un apaisant cutané mais à utiliser diluée

  • En cas de douleurs musculaires (après un effort) : la lavande vraie, le basilic, l’eucalyptus citronné ou la menthe poivrée seront à utiliser pour aider à la récupération. Le basilic aide aussi à éviter les crampes et les contractures musculaires.

  • En cas de toux grasses : l’eucalyptus globuleux ou ravinstra, à utiliser en diffusion, dilué dans de l’eau, près du box pour assainir l’air. L’eucalyptus globuleux peut aussi être utilisé pour désinfecter l’air grâce à une action antibactérienne.

  • En cas d’échauffement de la fourchette : le tee trea qui a également une action antibactérienne pouvant aussi désinfecter l’air en diffusion.

  • En cas de coliques : la camomille romaine permettra à votre cheval de se calmer.

  • En cas de vers : l’ail qui agit aussi comme un stimulant immunitaire.

Une HE peut donc faire des miracles mais bien qu’étant qualifiée de médecine douce, son utilisation n’est pas du tout anodine. Il faut donc se référer à son vétérinaire au moindre doute ou pour une utilisation spécifique. Quoi qu’il en soit, toute pathologie apparente ou avérée doit avant toute chose faire l’objet d’une consultation vétérinaire.


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